Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

DISKÖ-MANIAC

DISKÖ-MANIAC

Rock, pop, electro, techno, metal, reggae, dub, chansons françaises... Bref, tout ce qui fait du bruit m'intéresse. C'est quand je veux, où je veux... Je publie mes chroniques, billets d'humeur, interviews éventuelles, décryptage, etc. En toute mauvaise foi... Bien sûr ! Frédérick Rapilly


MARK LANEGAN au Trianon, Paris (8 décembre 2019)

Publié par FRAP sur 10 Décembre 2019, 11:58am

Catégories : #Artiste culte, #Concert, #Gothique, #Mark Lanegan, #Screaming Trees, #Queens of the Stonegae, #Rock français

CONCERT (2019). De passage à Paris, le comparse de Kurt Cobain, ancien leader des mésestimés Screaming Trees a (dé)livré sur scène une de ses performances solides et magnétiques dont il a le secret. Petit résumé du chanteur qui vient de sortir son 11èmealbum solo, le crépusculaire et tendu Somebody’s Knocking(Heavenly Records/PIAS).

Ambiance Saint Sépulcre en ce soir de « cérémonie » au sein du Trianon à Paris, transformé en temple musical pour accueillir sur scène Mark Lanegan, 55 ans, rescapé de la cause rock’n’roll et du grunge déclinant. Les officiants - au nombre de cinq - sont sur scène, entourés d’un halo de lumières rouges tamisées qui rappelle l’atmosphère de certaines images de la série Twin Peaks ou les concerts de Nick Cave et ses Bad Seeds. Dans la salle, les fidèles sont assis, recueillis. Le plus souvent vêtus de noir, raccords avec le groupe et Mark Lanegan. Ca parle français, allemand, néerlandais, anglais… Puis ça commence. Le barde à la voix de limaille harponne et se cramponne au micro de la main gauche tandis que la main droite serre la hampe, corps légèrement de biais, visage tendu vers le public. Statique mais magnétique. Economie de moyens mais maximum d’effets : ce pourrait être la devise qui chemine au sein des neurones du survivant Mark Lanegan. L’ancien chanteur des Screaming Trees donne l’impression de camper un vieux guérillero, un pistolero désabusé mais lucide, entouré de son gang de fidèles lieutenants. Le concert s’ouvre avec Knuckles, enchaîne avec le titreDisbelief Suspensiontiré de son dernier disque solo, puis file vers les ambiances fin du monde du très gothique et récent album Gargoyle avec le bien-nommé Nocturne. Les zombies ne sont sûrement pas très loin, et la fin du monde est pour demain. Sur la scène du Trianon, Mark Lanegan ne bouge quasi pas. Entouré de ses musiciens, dans cette lumière rouge, il donne l’image d’un mage sans illusion, d’un gourou détaché, d’une sorte de bloc de granit que rien ni personne ne pourrait déloger. La cérémonie repart avec le titre Hit the City, puis la danse vaudou de Stich it Up. Les cordes vocales de Mark semblent charrier des tonnes de gravier, concasser des panneaux de métal rouillé et sa voix surgir ou plutôt rugir du fond d’un tombeau creusé dans une rivière de lave au fond d’un sombre volcan mais la magie est là. L’enchaînement des morceaux (Penthouse High, Night Flight to Kabul, Beehive…), portés par une batterie puissante et métronomique, une basse bourdonnante, une guitare aussi cinglante que brillante, et des claviers oppressants, est propice à une rêverie demi-éveillé, plongeant l’auditeur dans un semi-coma agréable. Comme si l’on traversait des paysages sonores, influencés les images de Sergio Leone et les sons d’Ennio Morricone. Si une météorite menaçait de frapper notre planète, et qu’un ultime concert était organisé pour célébrer la fin de notre monde, Mark Lanegan et son gang ne seraient sûrement pas les mieux placés pour une dernière orgie dionysiaque mais pas parfaitement à leur place pour une entrée aux enfers…

 

Frédérick Rapilly

 

 

MARK LANEGAN au Trianon, Paris (8 décembre 2019)
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents