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DISKÖ-MANIAC

DISKÖ-MANIAC

Rock, pop, electro, techno, metal, reggae, dub, chansons françaises... Bref, tout ce qui fait du bruit m'intéresse. C'est quand je veux, où je veux... Je publie mes chroniques, billets d'humeur, interviews éventuelles, décryptage, etc. En toute mauvaise foi... Bien sûr ! Frédérick Rapilly


ITW ARNO  « A Bruxelles, MADONNA peut marcher tranquille, personne ne l’embête » (2002)

Publié par FRAP sur 29 Avril 2022, 17:36pm

Catégories : #Album, #Artiste culte, #David Bowie, #Madonna, #Légende, #Rock, #Blues, #disque

RETRO INTERVIEW (2002). Il signe son 25ème album, Arno Charles Ernest, en 25 ans de carrière musicale. La syntaxe en français toujours un peu approximative, Arno l’Ostendais continue inlassablement de creuser son sillon entre rock bastringue et blues brinquebalant. Interview d’une bête de scène qui tutoie d’emblée.

 

Sur Arno Charles Ernest (cf. critique), on entend un peu de tous les styles de musique : du rock, du funk, de la soul, un poil de techno… Est-ce qu'il y a un genre que vous détestez ou que vous n'avez jamais abordé ?

Arno : Tu trouves qu'il y a de la techno sur mon album ? Où ça ?

… Sur Pas heureux ni malheureux.

A. : Ah oui, peut-être, si tu veux… Mais c'est plutôt de la disco pour moi. J'ai aussi fait une fois une sorte de rap avec Starflour, un groupe en Belgique mi-zaïrois mi-chilien. J'aime bien.

Entre la scène, la composition et l'enregistrement, quelle est votre moment préférée ?

A. : Quand je compose, et quand je chante. L'enregistrement, c'est du boulot. Je suis un fainéant, je n'aime pas le travail. Pour Arno Charles Ernest, j'ai fait beaucoup de maquettes. C'était très dur. J'avais le son dans ma tête, mais je ne trouvais pas la personne qui fallait pour que cela devienne un disque. Ça m'a pris deux ans. Je voulais un son gras, basique. Un jour, je reçois un coup de fil du manager de Nick Cave qui me connaît. Il me dit : « J'ai trouvé ton mec ». C'était Pete Briquette. Il a travaillé avec Tricky, Bob Geldof. C’est l’ancien bassiste des Boomtown Rats. Ça a tout de suite collé entre nous. Il a la subtilité que je n'ai pas, et m'a permis d'enregistrer ce son que je cherchais.

Vous aimez le foot et le vélo, ça ne vous a jamais titillé une chanson sur le sport ou un hymne pour un club de foot comme font les Anglais ?

A. : Mais j'ai déjà fait ça pour le journal Libération ! C'était une compilation pour les fans de foot avec des gens comme Miossec. Et j'ai aussi une chanson de l'époque de TC Matic, Oh la la la, que les supporters braillent pendant les Coupes d'Europe. J'ai aussi joué au foot quand j’étais plus jeune. J'étais beau comme un camion dans ce temps-là. Le vélo, je regarde. Ça suffit à me fatiguer…

Vous utilisez des trucs pour érailler votre voix ?

A. : Je suis né comme ça. J'ai des polypes sur les cordes vocales. C'est pas grave, je vis avec depuis très longtemps maintenant.

Vous avez pourtant chanté Faust à l'Opéra de Paris ?

A. : Ah, oui. C'était gai ce temps-là. Je chantais un Faust dans le futur. On m'avait logé dans un appartement et j'avais une madame pour me distraire dans ma loge. Elle me mettait mes chaussures, me préparait mon bain. J'ai de bons souvenirs dans la loge. Tu peux me croire…

On associe parfois votre univers à celui du chanteur Alain Bashung. Vous n’avez jamais eu envie de collaborer ?

A. : Je respecte, mais je ne connais pas très bien. C’est pareil pour Gainsbourg. J’ai fait une reprise d’Elisa sur l’album avec Jane Birkin, mais je n’ai pas d’album à la maison. Je ne connaissais que Je t’aime…Moi non plus. C’est en allant chez mon frère. Son fils écoutait Elisa . J’ai demandé : « C’est quoi ça ? C’est bien. » J’ai fait de nouveaux arrangements, et on l’a enregistré avec Jane.

On parle régulièrement de la scène rock belge avec des groupes comme Deus ou K’s Choice. Qu’est-ce que vous en pensez ?

A. : C’est quoi d’abord la musique belge ? Je sais pas. Peut-être une façon de jouer. Je n’ai rien contre K’s Choice, mais pour moi c’est du rock américain. Deus, Zita Zwoon, j’aime mieux. J’ai travaillé avec eux. Mon bassiste joue live avec eux. Mais si tu aimes la musique belge, il ne faut pas oublier aussi Soul Axe, Aka Moon ou Maureau. C’est très bien tout ça.

C’est quoi le dernier disque que vous ayez acheté ?

A. : J’écoute beaucoup Gonzales (1), mais je ne l’ai pas acheté. C’est ma maison de disques qui me l’a envoyé. Le dernier album que j’ai acheté, ça doit être un album de Tom Zé. Un Brésilien.

Avec presque trente ans de carrière, vous ne regrettez pas de ne pas avoir percé aux Etats-Unis ?

A. : Mais j’ai des disques qui sont sortis en Amérique. C’est vrai que j’ai plutôt une carrière européenne, mais je n’avais pas envie de tourner un an aux Etats-Unis. Il faut payer les musiciens. Quand tu rentres chez toi, tu n’as plus d’argent. Je ne fais pas de la musique pour être connu. Je ne veux pas être Michael Jackson. Les Belges n’aiment pas le star-system. Chez moi, à Bruxelles, Madonna peut se promener dans la rue toute seule, personne ne l’embêtera. Dans mon bistro, un jour il y avait David Bowie, tout le monde l’a laissé tranquille. C’est pareil pour moi. Les gens me laissent en paix. Sauf quand je suis saoul.

Vos enfants sont des ados aujourd’hui. Qu’est-ce qu’ils écoutent ?

A. : Mon fils ne veut plus jouer du piano. C’est con ! Mais je comprends, il préfère écouter Limpkizt ou Blink 182. Il fait aussi du breakdance, mais déteste la techno. Il dit que c’est de la musique de coiffeurs. C’est vrai qu’il y a beaucoup de Bullshit dans la House Music. Daft Punk, c’est bien mais c’est quand même une copie du groupe belge Télex.

Vous n’écoutez jamais de techno ?

A. : Si, Saint Germain. Ça, c’est quand même pas mal.

 

Interview Fr@d@rik R@pilly (2002, à Paris)

 

  1. Un artiste mi-techno mi-pop vivant à Berlin
ITW ARNO  « A Bruxelles, MADONNA peut marcher tranquille, personne ne l’embête » (2002)
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