🎸 CHRONIQUE (2024). Un élégant premier album de rock romantique sous influences marquées (The Smiths, Roy Orbison, Elvis Presley...) d’un quintet américain qui doit son blaze à Brigitte Bardot, emmené par un chanteur à la voix de crooner. Pétillant, pétaradant et très rétro.
/image%2F2314041%2F20240827%2Fob_5e066b_capture-d-e-cran-2024-08-27-a-07.png)
…. C’est quoi ce disque ?
🎸 Le premier album d’un groupe américain quasi inconnu – du moins en Europe - avant l’été, fortement influencé par… D’un côté, Elvis Presley et Roy Orbison (cela s’entend dans les inflexions de voix du chanteur Wes Leavins) ; de l’autre, par The Smiths, éventuellement The Strokes. Brigitte Calls Me Baby est basé à Chicago et s’était fait connaître en 2023 avec un premier single d’indie-pop rétro baptisé Eddie My Love.
… Et c’est comment ?
🎸 « Morrissey ! Sors de ce corps ! » C’est la première idée qui devrait vous traverser la tête à l’écoute de The Future Is Our Way Out, titre qui ouvre un album éponyme. Si Wes Leavins, l’élégant chanteur/leader/compositeur de Brigitte Calls Me Baby, a développé une voix de crooner qui semble être parfois le décalque de l’ineffable Morrissey, c’est d’abord vers des héros américains qu’il faut tendre l’oreille : Roy Orbison entendu à longueur de journée chez ses grands-parents, et plutôt The Cars – grand groupe un peu oublié - à domicile. A 13 ans, le gamin qui a grandi dans le Texas, à Port Arthur, un gros bled de 50 000 habitants sur le Golfe du Mexique, ayant pour seul fait d’arme musical accueilli la naissance et les premiers pas de Janis Joplin, s’empare d’une guitare et se met à composer. Avance rapide… En 2022, Brigitte Calls Me Baby, qui devrait son nom selon sa légende à une courte mais marquante correspondance épistolaire avec Brigitte Bardot, est pour la première fois sur scène en ouverture d’un concert des Irlandais d’Inhaler (où chante Elijah Hewson, le fils de Bono), et attire l’attention du label new yorkais ATO (King Gizzard & The Lizard Wizard, Black Pumas, Altin Gün…). Résultat : un premier single, puis un EP 5 titres, un autre 4 titres, et un dernier 5 titres, avant la sortie au cœur de l’été de ce frétillant premier album dont on a du mal à se passer au fil des écoutes. Difficile de faire plus rétro alors que le titre proclame l’inverse – The Future Is Our Way Out – mais on se laisse emberlificoter par l’évidence pop/rock d’Impressively Average ; on tape du pied et on secoue la tête sur le très « smithsien » Fine Dining et son refrain tout en délicatesse ; on frémit sur Too Easy, ballade romantique à hululer sous le balcon de votre dulcinée ; on pense très fort à U2 sur l’héroïque We Were Never Alive ; et (enfin) on pense apercevoir la banane d’Elvis sur le quasi rockabilly You Are Only Made of Dreams. Bref, on adore ou plutôt : j’adore. Alors, okay, Wes et ses quatre copains n’inventent pas grand-chose mais ils ont un vrai don pour accommoder les restes et mijoter des plats qui ne méritent peut-être pas douze étoiles au Michelin mais qui feront plaisir à pas mal de nostalgiques.
Frédérick Rapilly
Cote d’amour = 70 %
ATO Records / Pias