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DISKÖMANIAC (Musicmaniac)

DISKÖMANIAC (Musicmaniac)

Rock, pop, electro, techno, metal, reggae, dub, chansons françaises... Bref, tout ce qui fait du bruit m'intéresse. C'est quand je veux, où je veux... Je publie mes chroniques, billets d'humeur, interviews éventuelles, décryptage, etc. En toute mauvaise foi... Bien sûr ! Frédérick Rapilly journaliste, auteur et romancier (Télé 7 Jours, Magic RPM, Twice, Bretagne Actuelle, Pop Pop Magazine...)


Rose Fluo – Irène Drésel

Publié par FRAP sur 31 Janvier 2024, 00:46am

Catégories : #Album, #2024, #Techno, #Electro

PÉTALES DOUX

CHRONIQUE (2024). Avant l’éventuelle béatification électronique d’Irène Drésel, arrêtez-vous sur Rose Fluo, son 3ème album. Un disque de techno fleuri d’une redoutable efficacité, puissant et élégant qui invite l’auditeur à s’immerger dans un univers onirique et un peu mystique, et à se laisser aller, en douceur, totalement envoûté sur le dancefloor.

 

…. C’est quoi ce disque ?

Après Hyper Crystal (2019) et KINKY DOGMA (2021), la musicienne, (ex) plasticienne et artiste « électronique » parisienne mais vivant désormais à la campagne, Irène Drésel, récompensée en 2023 par une Victoire de la meilleure musique originale pour le film A Plein Temps (d’Éric Gravel, avec Laure Calamy), se lance dans un album plus ou moins concept autour d’un thème très pétale(s), la rose et ses déclinaisons (« Le rose fluo est ma couleur préférée », confie-t-elle alors qu’un rosier devrait être baptisé à son nom au printemps). En tout, 14 tracks instrumentaux, à l’exception du titre Thérèse où on entend ces quelques mots susurrés « Faîtes tomber sur moi une pluie de fleurs », comme l’aurait demandé la future Sainte Thérèse avant sa mort et sa béatification. En 2017, Irène avait déjà publié un mini-album baptisé Rita, allusion à Sainte Rita, patronne des causes désespérées, souvent représentée entourée de roses. Il y a donc comme une certaine continuité dans le changement… D’autant qu’Irène se produit sur scène entourée de fleurs depuis ses débuts. Une passion qui viendrait selon ses souvenirs des dessins animés Walt Disney de son enfance comme La Belle au Bois Dormant ou Blanche-Neige et les Sept Nains, où des séquences avec des fleurs l’auraient à jamais marquées. Quand la musique affleure…

 

 

… Et c’est comment ?

Dès l’entame, le titre Fluo donne le ton avec ses nappes d’électroniques, son tempo appuyé donnant l’illusion d’une sorte de train futuriste filant sur les rails à (très) bonne vitesse : gros kicks, basses amplifiés, bruits d’ambiance, frottements, tintinnabulassions, atmosphère oppressante… L’album Rose Fluo sera donc un disque de techno « floral », tribal aussi et tripal (prenant aux tripes), donnant envie de s’agiter, de se remuer, de suer peut-être dans la pénombre à peine éclairée par des loupiottes… fluo. L’ensemble entraîne vers la transe, dégage une sensation de puissance et d’élégance, quelque chose de suave aussi, tout en étant venimeux, précieux, dangereux. Pas de rose sans épines ? Sur Glam, 4ème titre de l’album, on se laisse aller à songer, traversé par les basses synthétiques, à la bande son de Midnight Express de Giorgio Moroder (avec le titre Chase) mais chez Irène Drésel en version Apocalypse Now + +, comme si l’on se retrouvait entraîné dans une cavalcade mécanique, ou propulsé au volant d’un camion mutant filant dans un tunnel de plus en plus étroit, poursuivi par on ne sait pas trop quelle menace à la fois invisible et de plus en plus pressante. Les choses se calment un peu, un tout petit peu, sur Fillschen, avant de redémarrer de façon brutale sur Rose, implacable et sombre, ultra-cadencé et concentré. Comme un hymne gothico teKno sans paroles. On se reprend une claque avec Thérèse qui pourrait servir de requiem quasi sans paroles pour une nouvelle réadaptation de Blade Runner (la troisième ?). Le titre dégage un truc d’un peu effrayant tout en restant (ré)confortant, très bubble-gum/doudou mais truffé de shrapnels en acier, prêts à vous taillader, vous découper, vous mettre au supplice avant une éventuelle canonisation. L’album Rose Fluo se conclut sur l’inquiétant morceau Trinité, où après un pilonnage en règle, on se demande qui de Dieu, le Fils ou l’Esprit-Saint finira par prendre le dessus dans ce grand pugilat électronique. Si vous allez danser, prévoyez des vêtements de rechange. Essorage garantie. Et pour les fleurs, pensez à les choisir en plastique si vous voulez qu’elles tiennent jusqu’au bout de la nuit !

Frédérick Rapilly

Cote d’amour = 82 %

Rose Fluo (ROOM Records / Onze, publié le 26 janvier 2024)

Rose Fluo – Irène Drésel
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