CHRONIQUE (2022). Complètement subjectif mais ce qui le rend d'autant plus intéressant, amusant, voire énervant, ce dico tente de faire la part des choses entre ce qui est New Wave (ou pas ?), et de définir ce qui reste d'abord un état d'esprit plus qu'un courant musical.
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... C'EST QUOI CE LIVRE ? ET C'EST COMMENT ?
Ce qui est bien avec ce dictionnaire « passionné », c’est qu’il donne matière à s’énerver dès qu’on commence à le feuilleter ! Pourquoi faire une entrée sur Blancmange et pas sur B-Movie, les auteurs du merveilleux Nowhere Girl ou encore de Letter from Afar ? Et qualifier The Cure de groupe cold wave, voire goth, à ses débuts et l’éjecter manu militari de la sphère new wave après Let’s Go To Bed ? Non, le gang de Robert Smith a commencé par un son bien post-punk (cf l’album Three Imaginary Boys) et a représenté en France à l’époque de The Head on the Door le summum du courant dit new wave ! Et rien sur New Order ? Oh la la, sacrilège ! Mais tout se discute, s’argumente ! D’ailleurs, il y a bien à la lettre S une entrée sur Simple Minds qui s’achève presque par ces quelques mots : « grosse baudruche prog-rock politiquement correcte. » Je suis à 100 % sûr de ne pas être d’accord avec Pedro Peñas Y Robles sur sa définition de ce qui est new wave ou pas, tout comme pour le choix des groupes figurant dans le récent ouvrage French New Wave, une jeunesse moderne signé de Jean-Emmanuel Deluxe, mais peu importe, son livre a du talent, pas mal de mauvaise foi (quand il allume Clan of Xymox ou laisse son ami The Hacker défendre Duran Duran qu’il exècre), et se picore avec jubilation, agacement ou étonnement, au fil des entrées… On lit ainsi à D comme Dead Or Alive que « c’était un peu le parent pauvre de la new-wave, le groupe d’un seul tube, le reste étant tellement imbitable que je ne connais personne qui ait un jour réussi à écouter un de leurs albums en entier sans se jeter sous un train. » Plus loin, on s’amuse de voir que la lettre R suscite un long, très long, passage sur Recoil, le projet d’Alan Wilder (ex Depeche Mode). Et pour finir, on découvre à la lettre Y que Yazoo (souvenez-vous du tube Don’t Go ou du morceau Situation) serait « la quintessence de la new wave. » Ah bon ? Moi qui avais cru une mini seconde qu’Alison Moyet chantait de la soul sur de l’electro-pop composé par Vince Clarke, un ancien Depeche Mode ! Pedro… Faut qu’on parle !
Frédérick Rapilly
Cote d'amour = 60 % 😀
Éditions du Boulon, 22 E