Quoi ? Des disciples des bandes originales du réalisateur de films d’horreur, John Carpenter, de l’afrobeat du musicien Fela Kuti aussi, et par ailleurs aficionados du groupe New Order dont ils ont repris l’emblématique The Beach en mode electro voilà des années (en 2013), qui sortent - en 2022 - un 4èmealbum de musiques synthétiques, hypnotiques, chantées en… En quoi ? En latin ? Mais où on va ? Le duo Zombie Zombie formé en 2006 par le saxophoniste de The Married Monk et le batteur d’Herman Düne, rejoint plus tard par un autre batteur, membre de The Berg Sans Nipple et Antilles, a de quoi intriguer. Leur nouvel album impressionne et désarçonne, avec par ce parti-pris un peu insensé de « chanter » ou plutôt psalmodier dans la langue des Romains, celle aussi de la liturgie chrétienne, ce qui n’est pas sans assurer une certaine solennité à leurs compositions telle ce Nusquam et Ubique, 3èmetitre du disque, et copulation musicale fructueuse entre un péplum genre Gladiator et une saga spatiale type Star Wars. De mes nombreuses écoutes, un peu halluciné (mais promis, sans l’aide de substances spéciales), deux autres titres se dégagent : le groovy et funky Dissolutumavec ses effets de voix robot type Daft Punk, et l’impressionnant et lancinant War is Coming(« chanté » donc en anglais !). On pense à un Depeche Mode interstellaire, à un Kraftwerk bien dérangé, et on se laisse envoûter par cette musique électronique, organique aussi, qui paraît vouloir capter des danses chamaniques destinées à dialoguer avec des êtres vivants dans des galaxies très très loin de notre planète Terre.
Frédérick Rapilly
- Vae Vobis, Born Bad Records