COOL AS ICE / COMPILATION (SECTION 25, QUANDO QUANGO, 52ND STREET...)

Publié par FRAP sur 3 Février 2021, 01:05am

RETRO-CHRONIQUE (2003). En 12 titres, un survol sous influence New Order de ce que pouvait produire la collision entre le post-punk et la cold-wave de Manchester avec les débuts des expérimentations funk et electro de la côte Est des Etats-Unis.

... CEST QUOI CETTE COMPILATION ?Une collection de 12 titres produits par les membres de New Order, la plupart entre 1983 et 1984, soit pour le label britannique Factory, soit pour son petit cousin continental Factory Benelux. A l’époque, Peter Hook, Bernard Sumner, Stephen Morris et Gillian Gilbert utilisent le pseudo BeMusic ou Be Music pour se dissimuler derrière ces morceaux enregistrés avec des groupes pour la plupart anglais comme Section 25, 52nd Street (de Manchester), Nyam Nyam (de Hull), Quando Quango, ou parfois américain comme Thick Pigeon (de New York). Une compilation complétement barrée entre funk, electro, jazz et post-punk.

... ET C'EST COMMENT ?Le genre de trucs qui aurait rendu complétement fou n’importe quel(le) gamin (e) des années 80 biberonné (e) avec pour berceuses Blue Monday, Thieves Like Usou Confusion, soit quelques-uns des classiques electropop/post-punk de New Order. Surtout à une époque où quand on revenait de Grande Bretagne avec un 45 tours d’Everything’s Gone Greenchiné chez un disquaire londonien au cours d’un séjour linguistique, l’on pouvait vite passer pour une sorte de super héros dans tout un département, voire une région. Parmi les pépites de cette compilation, il y a le remix ou plutôt la version mégamix de Looking From A Hilltop, le classique electro et mélancolique de Section 25, sur lequel on entend, derrière les nappes de synthés, les prémisses des vibrations industrielles du son New Beat. Comme si des éléphants dansaient délicatement sur des plaques de tôle. Avant, le disque s’ouvre sur le funk indus de 52nd Street avec l’irrésistible et complètement délirant Can’t Afford To Let You Go(produit par Stephen Morris), marqué par la belle voix groove de Diane Charlemagne. Une vraie curiosité, surtout pour l’époque. J’accroche moins avec le dispensable Reach For Love de Marcel King, ou le funk sous influence jamaïcaine de Quando Quango (« Love Tempo »), quoiqu’il y ait toujours un petit truc, une trouvaille, qui fasse son effet… Non, il faut s’arrêter sur la pop expérimentale de Paul Haig avec The Only Truth et son refrain solaire qui donne envie de beugler avec lui à tue-tête, ou risquer la trépanation en mode disco/cold-wave sur Fate/Hate de Nyam Nyam, et surtout retenir une autre gemme noire signée 52nd Street. Un mélange glace & lave ultra efficace sur le venimeux Cool As Ice. Le genre de titre à vous plonger en transe sur le dance-floor tout en distillant un sacré malaise. Mon conseil : un petit Gin Tonic, un jour de pluie et de brouillard, pour se motiver et s’ambiancer avant de s’immerger dans ces trésors du passé.

PS... Il existe une compilation sœur, Twice As Nice, avec une pochette rouge, dans un esprit beaucoup plus funky de ce que j’ai pu en écouter, sans vraiment accrocher. Mais avec une curiosité, Video 586, un titre instrumental assez énergique de New Order.

Frédérick Rapilly

Cote d’amour = 80 %

ELECTRO. Cool As Ice, The Be Music Production, label Mis, 17 E (en CD), 8,99 E (en MP3), et disponible en streaming sur Spotify, Deezer, etc.