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DISKÖMANIAC (Musicmaniac)

DISKÖMANIAC (Musicmaniac)

Rock, pop, electro, techno, metal, reggae, dub, chansons françaises... Bref, tout ce qui fait du bruit m'intéresse. C'est quand je veux, où je veux... Je publie mes chroniques, billets d'humeur, interviews éventuelles, décryptage, etc. En toute mauvaise foi... Bien sûr ! Frédérick Rapilly journaliste, auteur et romancier (Télé 7 Jours, Magic RPM, Twice, Bretagne Actuelle, Pop Pop Magazine...)


ITW ANNIE LENNOX « A l’époque de Eurythmics, je suis devenue une alien »

Publié par FRAP sur 17 Février 2021, 23:50pm

RETRO-INTERVIEW (2007). En fouillant dans mon ordinateur, j’ai eu la surprise amusante de retrouver cette interview réalisée avec Annie Lennox. J’avoue que celle-ci m’était complétement sortie de la tête. Et puis, en y repensant, quelques souvenirs un peu vagues sont revenus… Une chambre d’hôtel impersonnelle, des murs beiges, et une chanteuse qui était déjà une superstar depuis belle lurette mais qui, au vu de ses propos, ne me paraissait pas trop se la jouer. Quand à l’album, « Songs of Massive Destruction »… Pas grand souvenir non plus. Je l’ai réécouté. Rien de bien transcendant, à part un Ghosts In My Machinequi dépôte un peu, genre Sisters Are Doin’ It For Themselvesavec Eurythmics. Sinon, trop produit, trop propre, trop tout. Sans aspérités. En France, le disque était passé relativement inaperçu, atteignant la 28èmeplace des ventes d’albums. Reste la voix d’une artiste qui a marqué son époque, autant par sa musique, son look, et sa hargne… Son dernier disque, Lepidoptera, contient quatre instrumentaux joués au piano, qui accompagnaient une installation artistique au MASS Moca, un musée d’art moderne au Massachussets.

Vous revenez avec un album nommé « Songs of massive destruction ». Est-ce une allusion à ce qui se passe en Irak et au Moyen-Orient aujourd’hui ?

Annie Lennox : C’est plutôt un signal sur l’état de la planète, notre environnement qui se désagrège et les problèmes de santé qui touchent les plus démunis d’entre nous. Je ne suis pas une chanteuse « politique », je n’écris pas de textes engagés mais je me sens concernée. Ce qui se passe en Irak et ailleurs me fait penser plus que jamais que nos vies ne sont que de minuscules chandelles dont la flamme vacille et peut s’éteindre à tout moment.

Vous avez réuni pour Singplus d’une vingtaine des plus belles voix féminines du moment (Céline Dion, Shakira, Joss Stone, Madonna…), une chanson destinée à récolter des fonds contre le Sida. Qu’est-ce qui a pris le plus de temps : les convaincre ou l’enregistrement ?

A. L. : Cela n’a pas été si dur. Je leur ai simplement écrit une lettre où je leur expliquais comment j’avais rencontré le fondateur de TAC (1) en Afrique du Sud, et à quoi l’argent récolté par cette chanson allait servir.

Alors que vous êtes écossaise, comment et pourquoi vous êtes vous impliquée dans cette organisation plutôt qu’une autre ?

A. L. : En novembre 2003, j’ai retrouvé Dave Stewart à Cape Town en Afrique du Sud pour un mini-concert de Eurythmics en faveur de 46664, une fondation lancée par Nelson Mandela pour lutter contre le sida. Dans un dîner, j’ai vu cet homme qui portait un T-shirt intriguant avec l’inscription « HIV positiv ». C’était Zackie Achmat, le créateur de TAC. Il m’a expliqué ce qu’il faisait pour éduquer les gens contre cette maladie, et je lui ai promis de l’aider. Cela aurait pu être au Brésil ou en bas de chez moi, mais il faut bien commencer quelque part. Si c’est le seul message que je peux faire passer, c’est déjà ça…

Vous êtes retournée depuis en Afrique du Sud ?

A. L. : Oui, plusieurs fois. Je tourne des petits films documentaires pour raconter la vie des gens dans un bidonville de Cape Town que je mets sur mon site Internet (www.myspace.com/annielennoxà l’époque, annielennox.com aujourd’hui). Je pense qu’une bonne image vaut mieux que cent discours. Il y a cette petite fille, Abilene. Elle a 7 ans, et ressemble à un squelette à cause du sida. Sa mère est morte, son père disparu. Je veux que les gens pleurent en la voyant, qu’ils éprouvent sa souffrance et aussi sa joie. Parce qu’elle se bat, et qu’elle est toujours en vie.

Avez-vous conscience d’avoir influencé par votre attitude toute une nouvelle génération de chanteuses comme Björk ou Sinead O’Connor ?

A. L. : C’est difficile pour moi de m’en rendre compte. J’ai sans doute inspiré quelques personnes, mais moi aussi j’ai été inspiré par d’autres…

Quand vous avez eu votre premier tube en 1983 avec Eurythmics, le clip de Sweet Dreamsvous montrait les cheveux courts avec un look androgyne. Comment expliquez vous que l’image ait autant frappé à l’époque mais que contrairement à Madonna vous n’ayez pas été copiée par des millions de fans ?

A. L. : Oh, j’ai quand même relancé la mode des cheveux courts (sourire). Je crois que c’est une question d’attitude. Je n’ai jamais voulu copier personne, et le message que j’ai toujours fait passer, c’est : « Soyez vous-même ! » Dans Eurythmics, nous étions, et nous sommes encore de vrais partenaires avec Dave. Il n’y avait pas d’un côté la chanteuse, et de l’autre le guitariste. Nous composons tous les deux.

MTV vous a propulsé de l’anonymat à une exposition planétaire. Aviez-vous conscience du pouvoir de la télé quand votre duo s’est lancé ?

A. L. : Non, rien n’était planifié. Tout était hors de contrôle. C’était très excitant. Pensez donc, nos rêves se réalisaient ! Et effrayant. Ce genre de succès vous déshumanise. Vous devenez l’image, la projection que les gens ont de vous à l’écran. À cette époque, quand Eurythmics a connu un succès planétaire, je suis devenue un « alien ».

Et la télé aujourd’hui, comment la regardez-vous ?

A. L. : Je regarde la télé réalité comme un programme d’anthropologie pour comprendre le monde. Pour être passée derrière l’écran, je sais que tout cela vous dévore, spécialement si vous n’avez pas d’autre talent que celui, minuscule, d’être télégénique.

Vous avez deux filles, Lola et Tali. L’une d’entre elles pourrait former un jour un groupe ?

A. L. : Lola, l’aînée, a une voix superbe. Un vrai don. Un jour, je lui ferai enregistrer quelque chose si elle en a l’envie. Mais pour l’instant, les deux sont plutôt intéressées à me piquer mes vêtements. (Depuis, Lola Lennox est effectivement devenue chanteuse. Elle a sortie trois singles, dont Back At Wrongen juillet 2020. Sa sœur, Tali, mannequin, est devenue artiste peintre).

Propos recueillis par Frédérick Rapilly (2007)

 

Bio express

25 décembre 1954 : Naissance d’Ann Griselda Lennox à Aberdeen (Ecosse)

1977 : Elle rencontre Dave Stewart, et rejoint The Tourists qui enregistre trois albums.

1980 : Formation de Eurythmics. 9 albums en studio.

1983 : Tube avec Sweet Dreams (are made of this)

1992 : Sortie de l’album solo « Medusa »

2004 : Oscar de la meilleure chanson de l’année pour Into The Westtiré du film «Le Seigneur des anneaux : Le retour du roi »)

2007 : Sortie de son 4ealbum solo « Songs of mass destruction »

 

(1) TAC : Treatment Action Campaign

 

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