RETRO-CHRONIQUE (2018). Voilà un disque qui me colle aux oreilles depuis que je l'ai découvert, et pourtant il ne date pas d'hier mais du début de l'année 2018. Imaginez que Joy Division ait culbuté, sodomisé et trépané Donna Summer ou plutôt Giorgio Moroder, période Midnight Express, et vous aurez une petite idée des neuf morceaux, ou plutôt petites perles noires qui s'aligne sur le premier album de ce groupe formé par des anciens de Think Twice (produit par Laurent Garnier). La voix de Jean-Christophe Couderc est désabusée à souhait, tandis qu'une basse sournoise, celle de Benoît Raymond, distille un poison sûrement létal... Avec en point d'orgue, pour moi, l'insidieux Something Is Wrong. Un titre qui vous donne la sensation d'embarquer dans un voyage sans retour, un very bad trip qui devrait vous laisser exsangue au bord d'un désert australien alors que le soleil commence à pointer et chasser la nuit. Avec à la clé, un serial killer sur vos traces. Le morceau a eu droit à plusieurs relectures sur un EP 4 titres mais on se demande bien ce qu'il pourrait devenir entre les mains d'un Bloody Beetrots, d'un des Daft Punk ou encore d'un Gesaffelstein. Plus cold wave, difficile... Le reste de l'album est du même tonneau, bien cerclé comme Some Words of Faith qui évoquerait un Depeche Mode un peu minimaliste de la période Violator. On pense aussi aux français de Tristesse Contemporaine, ou à un gang BDSM sous acide et sévèrement burné sur You Are A Slave. En 2020, ce quatuor a sorti un autre EP 4 titres, Relectures, avec des versions déstructurés, retravaillés, décomposés des titres de ce premier album. Malheureusement sans cet entêtant Something Is Wrong qui me tourne sans cesse dans la tête, et son refrain clin d'oeil susurré comme un cauchemar "Underground, underground, underground..."
Cote d’amour = 90 %
Durée totale = 42' 21''
Frédérick Rapilly
ELECTRO-PUNK. VoX Low, Born Bad Records