CHRONIQUE (2018). Née sur microsillon(s) à Rennes en 1993 avec « There’s a rub » , la formation pop/rock emmenée par Christian Quermalet sort d’un long silence de dix ans grâce à une petite bande d’étudiants lyonnais très insistants et un peu éméchés… Résultat : un nouvel album, le 6ème, toujours aussi difficile à classer. Quelque part entre electro rigolo et mélancolie assumée.
Si Christian Q. devenu barman à Lyon n’avait pas croisé quelques joyeux lurons, fans et nostalgiques de ce Moine Marié, sans doute n’aurait-il pas eu l’énergie de se lancer dans l’écriture de ce nouveau disque. Mais il lui aura fallu du temps pour ciseler les petits joyaux qui parsèment cet imprononçable « Headgearalienpoo » à la pochette rose fuchsia aussi décalée que kitchissime, et des amis. Des vieux, comme son complice de toujours, le batteur Jean-Michel « Mitch » Pirès. Et des nouveaux, comme le musicien Tom Rocton (qui se dissimule aussi sous le pseudo d’Alone with King Kong), qui en rejoignant le duo a donné un coup de fouet aux compositions de Christian Quermalet. Résultat, neuf morceaux qui donnent parfois envie de se trémousser le popotin sur le dancefloor (le pétaradant et trompeur « Gravity »), de se lover sous sa couette (la reprise façon berceuse de « Bus » de Dogbowl), ou de se planter en haut d’une falaise et de regarder l’océan (une autre reprise, stratosphérique, du « Siamese Twins » de The Cure). Aucun temps mort, que du bon, à l’image de ce « Obnoxious Two »à la fois sautillant et cauchemardesque qui clôt cet album impeccable.
Frédérick Rapilly
Pop. Ici d’ailleurs, 12 E (Sortie le 25 mai)
Cote d'amour = 70 %
Voisins, voisines : The Cure, John Barry, Deus...